samedi 26 mars 2011

Euthanasie et cinéma

La préoccupation euthanasique relève à la fois d’un choix social et d’un choix personnel engageant autant la rationalité que l’affectivité et l’émotion. Le cinéma, par son pouvoir d’intervention à ces deux niveaux, s’est depuis longtemps fait l’écho de cette préoccupation. Si la représentation de la mort au cinéma fait partie de la plupart des œuvres filmées, son approche sous l’angle de l’euthanasie ou de l’accompagnement palliatif est néanmoins plus limitée.

L’euthanasie étant une question plus anciennement posée, alors que la conceptualisation des soins palliatifs reste relativement récente, la filmographie qui est consacrée à la première est largement plus nombreuse que celle consacrée aux seconds. Cependant, comme le montre la disproportion entre la liste des œuvres cinématographiques consacrées à chacune de ces deux approches, la tentation euthanasique parait être une option plus généralement favorisée dans les mentalités.

La recension ci-dessous est le fruit d’une recherche internet sur les mots-clés suivants : « euthanasie », « euthanasia », « soins palliatifs », « palliative care », et « mercy killing », associés aux mots-clés suivants : « cinema », « picture », « movie », et « film ». Elle s’adresse aux œuvres de fiction, et non aux œuvres spécifiquement documentaires. Elle écarte également les thèmes d’euthanasie d’état, en particulier lors de la seconde guerre mondiale.


Euthanasie
- Suis-je un criminel ? (Ich klage an) (Wolfgang Liebeneimer), 1941
- Le corbeau (Henri-Georges Clouzot), 1943
- Le droit de tuer (An act of murder) (Michael Gordon), 1948
- Meurtres (Richard Pottier), 1950
- Justice est faite (André Cayatte), 1950
- Le guérisseur (Yves Ciampi), 1953
- La mouche noire (The fly) (Kurt Neumann), 1958
- On achève bien les chevaux (They shoot horses, don’t they ?), Sydney Pollack, 1969
- Soleil vert (Soylent green) (Richard Fleischer), 1973
- Murder or mercy (Harvey Hart), 1974
- Promises in the dark (Jerome Hellman), 1979
- Au nom de l’amour (Act of love) (Jud Taylor), 1980
- C’est ma vie après tout ! (Whose life is it anyway ?) (John Badham), 1981
- Right of way (George Schaefer), 1983
- Grace Quigley (Anthony Harvey), 1984
- When the time comes (John Erman), 1987
- Right to die (Paul Wendkos), 1987
- Last wish (Jeff Bleckner), 1992
- The switch (Bobby Roth), 1993
- The new age (Michael Tolkin), 1994
- The last supper (Cynthia Roberts), 1996
- Le patient anglais (The english patient) (Anthony Minghella), 1996
- It’s my party (Randal Kleiser), 1996
- Ouvre les yeux (Abre los ojos) (Alejandro Amenabar), 1997
- Contre-jour (One true thing) (Carl Franklin), 1998
- Bone collector (Phillip Noyce), 1999
- Cecile B. Demented (John Waters), 2000
- Igby (Igby goes down) (Burr Steers), 2002
- La vie de David Gale (The life of David Gale) (Alan Parker), 2003
- Les invasions barbares (Denys Arcand), 2003
- Harvie Krumpet (Adam Elliot), 2003
- Rois et reine (Arnaud Desplechin), 2004
- Mar adentro (Alejandro Amenabar), 2004
- Million dollar baby (Clint Eastwood), 2004
- Confession d’un cannibale (Rohtenburg) (Marin Weisz), 2006
- The mist (Franck Darabont), 2007
- Ben X (Nick Balthazar), 2007
- He was a quiet man (Franck A. Cappello), 2007
- L’ennemi intime (Intimate enemies) (Florent Emilio Diri), 2007
- Il y a longtemps que je t’aime (Philippe Claudel), 2008
- Chinese box (Nicholas MacCarthy), 2009
- J’ai oublié de te dire (Laurent Vinas-Raymond), 2009
- Kill me please (Olias Barco), 2010
- You don’t know Jack (Barry Levinson), 2010
- Guzaarish (Requête) (Sanjay Leela Bhansali), 2010
- La dernière fugue (Léa Pool), 2010
- How to die in Oregon (Peter Richardson), 2011

Soins palliatifs
- C’est la vie (Jean-Pierre Améris), 2001
- Les signes vitaux (Sophie Deraspe), 2009
- Ma compagne de nuit (Isabelle Brocard), 2011

Malgré le soin apporté à sa recension, cette liste reste une première ébauche d’examen de ce que le cinéma a pu apporter à la réflexion sur l’euthanasie et les soins palliatifs. Toute critique ou suggestion susceptible d’étoffer ou de corriger cette liste sera naturellement bienvenue. En particulier, par sa méthodologie, il est probable que des œuvres extérieures à la cinématographie européenne ou nord-américaine aient échappé au recensement.


mercredi 16 mars 2011

Euthanasie : Pistes pour une publicité image (2)

Dans le prolongement de son billet du 13 Février 2011, le Groupe Charon propose ici trois nouveaux scénarios de publicité télévisuelle destinée à promouvoir, dès lors que le cadre légal en aura ouvert la possibilité, ses prestations euthanasiques auprès du consommateur.


Scénario 4

Dans un jardin à la française désert, sous le soleil, passant devant un magnifique jet d’eau, deux anges en robe blanche se promènent.
Le premier est fort et respire la santé. Il pousse le fauteuil roulant dans lequel est assis le second, le teint terne, voûté, visiblement fatigué.
Ambiance sonore de musique céleste, avec chants d’oiseaux et bruit de l’eau retombant dans un bassin.
Image claire, légèrement floue.
Le premier, d’une voix douce consolatrice : « Comme vous avez du souffrir. Mais vous êtes ici maintenant, et vous avez l’éternité pour vous reposer. »
Le second, le regard dans le vide : « Souffrir … ». Puis se reprenant et s’adressant au premier : « Vous devez être ici depuis longtemps, vous, le repos vous a fait du bien. »
Le premier : « Oh, pas encore. Vous savez, je suis arrivé hier ».
Le second : « Vous avez dû avoir un accident bien soudain pour partir avec tant de vitalité. »
Le premier : « Pas tout à fait, mon frère. C’est simplement qu’on m’a permis de partir dans une telle sérénité … »
Les deux continuent tranquillement leur chemin tandis que la caméra les regarde s’éloigner.
Fondu enchaîné sur fond blanc. Bandeau transversal : « Groupe Charon. L’euthanasie dont vous vous souviendrez longtemps ».


Scénario 5

Fond sonore de machine à vapeur à régime lent.
Un miséreux, maigre et hâve, tente péniblement de monter dans un petit bateau pour traverser un fleuve. Quand il tente de franchir la margelle de la passerelle, il trébuche et retombe sur le quai. Il se relève douloureusement, réessaie et tombe à nouveau. Il se relève encore en s’appuyant au bastingage.
D’une voix implorante, il s’écrie : « Aidez moi. Je dois traverser. Je n’y arrive pas seul … »
Le Capitaine, qui regardait depuis le pont du bateau, s’engage sur la passerelle et vient prendre la main du miséreux.
Il lui dit doucement : « Tu veux que je t’aide à traverser, l’ami ? » et voit la réponse affirmative dans le regard suppliant du miséreux.
S’accrochant à la main du Capitaine, le miséreux parvient à se redresser et à franchir la passerelle avec lui.
La caméra reste sur le quai et le plan s’élargit alors que le bateau s’éloigne. (En fond sonore, le ronronnement de machine à vapeur s’atténue avec l’éloignement du bateau, remplacé progressivement par un bruit de nature paisible : vent dans les feuilles, clapotis de l’eau sur la berge, chants d’oiseaux). Apparaissent sur l’image, d’abord le nom du bateau sur son flanc : « Euthanasie ». Puis apparaît le panonceau sur le quai indiquant le lieu et la compagnie de navigation : « Traversée du Styx. Capitaine Charon »).
Bandeau horizontal sur fond de bateau qui s’éloigne sur le fleuve en direction de l’autre rive :  « Groupe Charon : Une aide à la traversée ».


Scénario 6

(Mêmes personnages que dans le scénario 5)

Plan 1 : le Capitaine conduit le miséreux dans une cabine luxueuse. Par une baie vitrée, on voit au loin la rive de destination sous un soleil radieux. Le Capitaine aide le miséreux à s’installer dans un fauteuil moelleux sur fond de musique classique paisible et recueillie (la même musique se poursuit jusqu’au la fin du scénario). A côté du fauteuil, une bouteille de champagne dépasse d’un seau en argent, sur un plateau portant aussi une flutte en cristal. Dans l’eau devant la baie vitrée, on voit un dauphin faire un saut hors de l’eau avant de replonger.
Plan 2 : le miséreux est dans son fauteuil, une flutte de champagne à la main, un cigare fumant entre les doigts de l’autre main, en position altière dans son fauteuil les yeux fermés, profitant de la douceur de l’instant.
Plan 3 : plan depuis le pont à l’avant du bateau se dirigeant vers la rive ensoleillée. Le champ s’élargit lentement, englobant la proue du bateau, puis une bouée de sauvetage sur le bastingage. Le champ se centre sur la bouée et s’en rapproche, laissant lire finalement les inscriptions sur la bouée, avec le nom du bateau, « Euthanasie », et le nom de l’armateur, « Groupe Charon ».
Bandeau horizontal en surimpression : « Groupe Charon. Partir en première classe ».

Euthanasie : Programme de formation

La mise en place d’un droit à une mort choisie, par euthanasie ou par suicide médicalement assisté, suppose la disponibilité de tiers aptes à administrer une mort ou à guider son auto-administration dans des conditions satisfaisantes pour le bénéficiaire comme pour son aidant. Le Groupe Charon, dans le cadre de son offre de prestation, pourra, dès lors que le cadre légal en sera ouvert, assurer tout ou partie de ces opérations. Il est néanmoins important que soient disponibles plus largement les compétences nécessaires, de manière à permettre à chacun un égal accès à ce droit à venir, en particulier à tous ceux qui souhaiteraient pouvoir ne s’appuyer sur les compétences du Groupe Charon que pour une partie des opérations.

D’où l’importance pour le Groupe Charon de disposer d’un outil pédagogique tant pour son propre personnel opérationnel que pour des intervenants extérieurs désireux d’acquérir ces compétences (personnels de maisons de retraite ou d’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), personnels soignants des hôpitaux et cliniques, …). De plus, la réglementation euthanasique, telle qu’envisagée dans la proposition de loi débattue au Sénat le 25 Janvier 2011, n’imposant pas la qualité de soignant professionnel pour la réalisation d’un geste euthanasique (voir notre billet du 09 Février 2011), et dans une perspective citoyenne de diffusion des moyens d’exercice d’un droit s’appliquant à chacun, il importe que l’acquisition de ces connaissances soit ouverte à l’ensemble du corps social, à l’image des formations de secourisme, d’accès au permis de conduire, d’instruction civique, …

C’est dans ce cadre que le Groupe Charon présente son offre de formation. Elle s’appuie sur un enseignement théorique et sur des exercices pratiques avec mise en situation (sur mannequin, jeux de rôles, …).


Programme de Formation Euthanasique

1 Rappels réglementaires

Réglementation française
Comparaison avec les réglementations étrangères :
- en Europe : Pays-Bas, Belgique, Luxembourg
- hors d’Europe : Oregon, Etat de Washington
Cas particulier de la Suisse
Notions de criminologie : crime, meurtre, assassinat, circonstances atténuantes, circonstances aggravantes

2 Pré-requis administratif

Vérification ultime de la demande du requérant
Cas particulier du requérant incapable. Notion de personne de Confiance
Notification de la demande rédigée par le médecin traitant
Notification des consultations spécialisées préliminaires
Notification de l’entretien de présentation des alternatives à l’euthanasie
Notification de la Commission de Validation des Demandes d’Euthanasie
Documentation et traçabilité de l’ensemble de la procédure

3 Techniques et protocoles

Bases historiques de l’euthanasie
Euthanasie vétérinaire
Euthanasie médicamenteuse : produits, posologies, voies d’administration, effets secondaires, conduite à tenir en cas d’effet secondaire
Moyens physiques
Méthodes de recours en cas d’échec

4 Psychologie et Comportement

Psychologie du mourant
Psychologie de la famille et de l’entourage du mourant
Psychologie du soignant
Psychologie de l’agent d’exécution
Notion d’accompagnement
Notions d’empathie, de prévenance, de discrétion
Abréactions et conduite à tenir
Supervision psychologique, Groupes de parole

5 Organisation pratique

Disponibilité du matériel et des produits
Installation confortable
Dernières volontés, Dernières déclarations
Mise à disposition du corps
Organisation du Constat de Décès


dimanche 13 mars 2011

Contrats Assurance-Euthanasie et Garantie-Euthanasie

Soucieux de proposer à ses futurs clients un service de qualité optimale, et conscient qu’une demande euthanasique peut devenir difficile à formuler et à faire appliquer avec l’avancée de l’âge et de la maladie, le Groupe Charon entend proposer une démarche anticipée par la conclusion d’un contrat d’Assurance-Euthanasie ou de Garantie-Euthanasie, dès lors que la liberté euthanasique aura été intégrée à la panoplie légale française. Le terme d’Assurance-Euthanasie est ici défini comme une couverture financière des actes euthanasiques ; le terme de Garantie-Euthanasie est ici défini comme la délégation de l’organisation de l’acte euthanasique jusqu’à sa réalisation.

Afin de libérer ses clients de l’inquiétude, lors d’une phase avancée de dégradation de leur volonté de vie, du risque d’impossibilité de transmettre ou de faire prendre en considération leur désir mort, le Groupe Charon s’engage, dans le cadre du contrat Garantie-Euthanasie, à vérifier auprès de ses contractants la persistance de leur désir de vie clairement exprimé à périodicité régulière prédéfinie par contrat. En l’absence de réponse positive de sa part, le Groupe Charon s’engage à faire prévaloir les termes du contrat exprimant les directives anticipées du contractant concernant une mort choisie, et à mettre en œuvre les moyens utiles à la mise en application de ce choix.

Pour ce faire, et compte tenu de la probabilité d’impossibilité pour le contractant de répondre au contact de vérification du Groupe Charon (handicap sévère, hospitalisation, changement de lieu d’hébergement, …), le Groupe Charon propose à ses contractants de les munir d’un dispositif implantable de géolocalisation dès signature de l’accord. En cas d’absence de réponse à ses sollicitations, le Groupe Charon s’engage en outre à mettre en œuvre les mesures utiles à localiser son contractant afin de rechercher soit confirmation de son désir de vie, soit les moyens de mettre en œuvre son désir de mort exprimé dans ses directives anticipées.
Dès confirmation de la décision d’activer la clause de mise en œuvre de la procédure euthanasique, le Groupe Charon s’engage à s’assurer qu’elle est mise à exécution dans un délai raisonnable. En cas de besoin, il met à disposition ses propres équipes pour réaliser tout ou partie des étapes de la décision et/ou de sa mise en œuvre.

Néanmoins, compte tenu des réticences potentielles à l’activation de cette procédure contre le souhait du patient exprimé dans ses directives anticipées, le Groupe Charon se doit de disposer d’un moyen de dépasser ces réticences pour mener à bien sa mission. Il propose donc à ses contractants de les doter, outre du dispositif de géolocalisation ci-dessus mentionné, d’un dispositif euthanasique implantable et sécurisé. Ce dispositif se compose d’une micro-pompe et d’un verrou. La micro-pompe est destinée à libérer les produits euthanasiants définis dans des protocoles régulièrement actualisés. Elle est actionnable par le patient par simple pression après levée radiocommandée par le groupe Charon du verrou électronique de sécurité. Dans des cas exceptionnels, et si la législation en vigueur le permet, la micro-pompe peut être également actionnable directement par le Groupe Charon. Afin d’éviter toute contestation légale, le centre de radiocommande du Groupe Charon est installé dans un pays dont la législation autorise l’euthanasie directe et non seulement l’assistance médicalisée au suicide.

Par ailleurs, le Groupe Charon se réserve la possibilité, selon l’évolution de la technologie, de proposer à ses contractants des modèles de dispositifs implantables de nouvelles générations. En particulier, si le système dit « Inside Voltage » en cours d’étude dans son Service Recherche et Développement, permettant, sur une base dérivée du Pace-Maker classique, de délivrer une impulsion électrique interrompant instantanément l’activité cardiaque, se révélait à la hauteur des attentes, il aurait naturellement vocation à être le dispositif implantable de première intention proposé dans le cadre du contrat Garantie-Euthanasie.

mardi 8 mars 2011

Groupe Charon : Argumentaire comparatif entre Soins Palliatifs et Euthanasie

Bien que l’évolution sociale aille indéniablement dans ce sens, comme en atteste la répétition depuis quelques années de démarches incitant à la légalisation d’une forme ou d’une autre d’euthanasie, une réticence majeure persiste, s’appuyant sur la mise en avant des Soins Palliatifs, présentés comme une réponse alternative aux justifications qui poussent à une demande d’euthanasie. C’est en grande partie cette opposition qui semble responsable du retard pris en France à l’adoption d’une législation ouvrant droit à une forme d’euthanasie.

Outre ses conséquences sociales et humanitaires, ce retard entrave fortement l’ouverture d’un marché dont le Groupe Charon a, dès son billet du 23 Janvier 2011, souligné à la fois l’importance et le fort potentiel de développement.

Face à cette situation, préjudiciable à la fois aux personnes en fin de vie et à une activité économique riche de promesses, le Groupe Charon entend mettre à disposition des décideurs les pistes de réflexion utiles à la comparaison des deux attitudes concernant l’accompagnement de la fin de vie, l’euthanasie d’une part et les soins palliatifs d’autre part. Il entend par là montrer que les deux attitudes ne s’opposent pas, répondant chacune à des attentes différentes.

Les soins palliatifs visent à accompagner la personne en fin de vie et ses proches jusqu’au terme naturel de sa vie. Ils cherchent à atteindre cet instant en respectant ou restaurant un confort suffisant pour que la période vécue avant le décès reste un temps de vie et non un temps d’attente de la mort. Le but premier est de redonner du sens au temps vécu. Le soulagement est un moyen indispensable à la recherche de ce but premier et constitue dès lors un but secondaire de la prise en charge. Mais c’est un moyen suffisamment indispensable pour qu’il justifie toutes les prises de risque, y compris celui d’abréger la vie en tentant de l’atteindre.

L’euthanasie vise à soulager une souffrance en supprimant la vie qui l’éprouve. Concernant l’euthanasie à la demande de la personne concernée, elle restaure le sens d’une part par le renforcement de l’autonomie du mourant jusque dans le choix de mourir et d’autre part par la vertu de l’acte du soulagement. Ici, le soulagement est l’objectif premier, la mort en est le moyen, et la quête de sens se réalise dans l’acte lui-même plutôt que dans la vie qui y conduit.

Sur un plan psychologique, les deux attitudes sont ainsi largement opposées : pour les soins palliatifs, la quête de sens cherche à faire émerger un sens de la vie, alors que pour l’euthanasie elle se concentre sur le sens de la mort ; pour les soins palliatifs, la mort est une réalité non désirée mais incontournable qui ne laisse pas d’autre option que de l’accepter voire de la risquer pour permettre un soulagement, alors que pour l’euthanasie elle est, après d’autres, le moyen ultime d’atteindre le soulagement.

Sur un plan pragmatique, les deux attitudes sont néanmoins largement similaires : pour les soins palliatifs comme pour l’euthanasie il existe une quête de sens ; pour les soins palliatifs comme pour l’euthanasie la survenue de la mort est incontournable ; pour les soins palliatifs comme pour l’euthanasie la survenue de la mort durant la recherche du soulagement est légitime.

Sur un plan économique, les deux attitudes sont enfin largement incomparables : pour les soins palliatifs, les coûts incluent la mobilisation sur plusieurs jours à plusieurs semaines d’intervenants multiples dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire, celle de moyens techniques parfois lourds pour la gestion de la douleur ou de divers symptômes, une structure fréquemment hospitalière ; pour l’euthanasie, les coûts se limitent à la mise à disposition de matériel (seringue, perfusion, produits euthanasiants) bon marché pour une durée extrêmement brève, avec une charge en personnel réduite au minimum si ce n’est durant la phase préalable de décision légalement imposée dans une forme administrative précise.

Les aspects psychologiques relevant par définition de la psyché, c’est-à-dire de l’espace intérieur de l’individu, inaccessible à toute forme de contrôle social, et lieu d’application de la liberté de pensée, de la liberté d’opinion, de la liberté de conscience, ils ne peuvent par essence et en droit être l’argument ou l’objectif d’une quelconque réglementation. La réglementation a par contre toute légitimité à se préoccuper des aspects pragmatiques, et, étant comptable pour la collectivité du bon usage des deniers publics, a le devoir de veiller à l’utilisation judicieuse des fonds mis en commun par la nation et se doit de peser rigoureusement les aspects économiques.

C’est cette réflexion que le Groupe Charon souhaite porter à l’attention des décideurs en prévision de leurs prochains débats sur la légalisation d’une forme ou d’une autre d’euthanasie ou d’assistance médicalisée à mourir. Confiant en la sagesse du législateur et en l’issue de ce débat, le Groupe Charon, comme il a déjà commencé à le faire, poursuit pour ce qui le concerne sa préparation afin de lui permettre de disposer, le moment venu, des outils et des structures utiles à la mise en œuvre sans délai du droit pour chacun à une mort choisie dans le cadre légal qui aura été retenu.

dimanche 6 mars 2011

Euthanasie : Recherche d’experts pour méthodes d’exécution physiques

Dans son billet du 13 Février 2011, le Groupe Charon évoquait l’importance, afin de garantir des prestations euthanasiques ou d’assistance au suicide sans échec, de coupler les techniques opératoires, de prévoir des procédures de secours, et de ne pas négliger le recours éventuel à des modalités physiques d’exécution.

Sur ce dernier point, si une solution de dernier recours visant à rendre subitement le corps impropre à la survie, par exemple par séparation capitale, demeure une option valide quoiqu’extrême, des process intermédiaires peuvent être envisagés. L’histoire criminelle, comme l’histoire militaire, montrent le lent développement de pratiques performantes et d’action rapide dont l’adaptation au contexte euthanasique complèterait utilement le panel des techniques exécutoires disponibles.

Pour des raisons de sécurité, la plupart de ces techniques restent de diffusion confidentielle, limitée à des cercles spécialisés peu enclins à en libérer la connaissance. Outre leur connaissance théorique, leur maîtrise technique experte est de plus limitée à des cercles encore plus restreints (assassins professionnels, commandos, troupes d’élite, service action des services de renseignement, …). Néanmoins, la mise à disposition de telles techniques dans le contexte euthanasique trouverait toute sa dimension éthique et caritative.

Si l’accès à la maîtrise technique d’exécutants issus du milieu criminel est probablement difficilement envisageable, l’accès à la connaissance et à l’expérience de praticiens militaires dans des techniques de Close Combat ou apparenté est certainement plus aisément praticable. En l’absence de documentation écrite aisément disponible, et devant la nécessité d’une expérience de terrain seule à même de garantir une aisance d’exécution, il apparaît donc utile de développer des liens étroits avec des pratiquants expérimentés de ces domaines d’activité.

C’est en ce sens que le Groupe Charon entend nouer tous partenariats utiles avec tout pratiquant ou groupe de pratiquants (Association, Amicale, Cercle, Fédération, …) dotés d’une expérience de terrain dans les champs du mercenariat, de l’action commando, des forces spéciales, désireux de mettre leurs compétences au service d’une liberté euthanasique à venir tant sur les plans du conseil, que de la formation ou de l’exécution.

Euthanasie : Prestation Ultime Plaisir

Dans sa volonté d’offrir une offre de service de qualité supérieure pour ses prestations euthanasiques ou d’assistance au suicide lorsque le cadre légal en aura été ouvert, le Groupe Charon entend proposer à sa clientèle une option « Ultime Plaisir ».

Sans négliger la gravité et le caractère solennel de tout acte de vie profondément engageant, comme ce peut être le cas d’une naissance, d’un baptême, d’un mariage, force est de constater que leur réalisation s’accompagne habituellement d’une pratique cérémonielle et d’une pratique festive. Sociologiquement, ces pratiques ont vocation à marquer l’importance et la reconnaissance de l’évènement pour la société et le groupe. Psychologiquement, elles accompagnent par le partage la montée d’une tension émotionnelle jusqu’au paroxysme marqué par l’étape cérémonielle, puis sa décrue lors de la phase festive en vue du retour à un niveau émotionnel ordinaire. La survenue d’un décès occupe dans ce mécanisme une place à part dans la mesure où les émotions engagées le sont sur un mode habituellement de douleur négative, contrairement aux autres évènements abordés sur un mode de plaisir positif. Dans tous les cas, l’objectif des pratiques d’accompagnement reste de retrouver le niveau émotionnel légèrement positif de la vie courante.

Souhaitant accompagner ses clients dans toutes les phases d’un décès choisi, le Groupe Charon se doit dès lors de proposer par ses prestations, à la discrétion de ses clients, un accompagnement pour l’un, l’autre, ou l’ensemble des étapes et des aspects de la survenue d’un décès, hormis la phase des obsèques pour laquelle la compétence et l’expérience des entreprises funéraires justifient le partenariat proposé dans notre billet du 20 Février 2011.

Tant pour des raisons sociologiques que pour des raisons psychologiques ou pour des raisons liées au libre choix de l’individu dans le cadre du respect de son autonomie de décision, le Groupe Charon propose parmi ses prestations l’accès à une option « Ultime Plaisir » à même de participer à la composante festive de l’accompagnement d’un décès.

Si la définition du ou des plaisirs à offrir au postulant à un décès choisi reste largement ouverte à ses choix personnels, le Groupe Charon s’engageant à mettre en œuvre les moyens adéquats à leur réalisation lors de la prestation euthanasique, le choix du client peut s’appuyer sur une gamme de propositions anticipées pré-formalisées, donc accessibles à un tarif préférentiel :

- Ivresse ultime
Perfusion d’alcool éthylique, Odeurs d’alcools raffinés, Goûts d’essences alcooliques sur la langue ou à boire.

- Festin royal
Perfusion lipidique, Odeurs de mets raffinés, Goûts d’essences de mets raffinés sur la langue ou à manger.

- Petite Mort
Masturbation par instrument électro-mécanique (possibilité de masturbation manuelle par un membre de la famille ou des proches, non rémunéré, éventuellement formé aux techniques manuelles par le service pédagogique du Groupe Charon - formation facturée en sus -).

- Voyage astral
Administration de psychodysleptique légal (liste en fonction de la réglementation).

- Tropique
Lampe UV, Chaleur tropicale, Ambiance sonore tropicale.

- Emotion « Son et Lumière »
Ambiance visuelle grand écran et sonore stéréo parmi une sélection de montages audio-vidéo dédiés. Sur option, une ambiance spécifique peut être créée sur play-list personnelle recueillie après entretien préalable avec le postulant ou ses proches.

mardi 1 mars 2011

Euthanasie et don du corps : ouvertures et perspectives

Conformément à son ambition de proposer à terme, lorsqu’une législation adaptée aura été adoptée et en aura libéré l’accès, une offre euthanasique de qualité optimale, éthiquement respectueuse de la liberté et de l’autonomie de l’individu, et économiquement accessible, le Groupe Charon souhaite développer une réflexion sur le devenir du corps après l’exécution de l’acte.

En effet, si certaines pathologies dont le développement conduit à créer les conditions d’une demande d’euthanasie ou d’assistance médicalisée au suicide, lèsent un certain nombre d’organes du corps, tous les organes ne sont pas systématiquement détériorés, non plus que toutes les pathologies n’aboutissent à ce résultat (lésions cérébrales isolées, pathologies psychiatriques n’altérant pas le jugement, certains cancers sans métastases, …).

Or, dans un contexte où l’organisation actuelle du don d’organe ne permet pas de couvrir l’ensemble des demandes de greffes, les décès maîtrisés qui résultent des actions euthanasiques constituent de fait un réservoir d’organes sains aisément accessibles dans des conditions programmées.

L’ouverture d’un choix offert aux personnes en demande d’euthanasie en direction d’un don de corps permettrait ainsi à la fois de satisfaire leur désir d’euthanasie tout en leur autorisant la possibilité d’une action caritative à même de renforcer ou de retrouver une notion de sens à leur existence. Un tel choix irait indéniablement dans le sens des vertus éthiques d’autonomie et de bénévolance.

Par ailleurs, le caractère programmable de l’acte euthanasique s’accorderait à la fois avec les examens préliminaires de recherche de compatibilité avec un receveur potentiel particulier en attente de greffe, avec un raccourcissement de la chaîne d’acheminement du greffon vers le receveur ou du receveur vers le greffon donc une meilleure qualité du greffon au moment de son implantation, avec une réduction drastique des coûts de recherche, d’acheminement, et de conservation du greffon.

S’inspirant de cette réflexion sur le don d’organe, tant au plan éthique qu’au plan économique, le don de corps doit être reconsidéré quelle qu’en soit la destination souhaitée par le donateur dans le plus grand respect des principes éthiques mentionnés : autonomie, bénévolance. Ainsi, si le don de corps « pour la science » ou « à la médecine » est une pratique déjà bien ancrée dans les consciences, il ne parait pas devoir être par essence l’unique destination possible du corps. Le corps n’est en effet pas uniquement un réservoir d’organes utiles à la greffe ou à l’étude anatomique. Il est aussi un réservoir de multiples composés spécifiques, difficilement synthétisables ou à des coûts prohibitifs, commodément extractibles en l’absence de projet de maintenir l’intégrité corporelle. Il est en outre une réserve concentrée de protéines aisément disponibles à des fins scientifiques, pharmaceutiques, voir simplement alimentaires à l’image des farines animales injustement décriées suite à des fautes de fabrication caractérisées.

Complémentairement, et selon les souhaits légitimes de l’individu, dans le respect de ses valeurs et de ses convictions, une vocation environnementale doit pouvoir être assimilée à une vocation caritative étendue non seulement à l’espèce humaine mais également à son cadre écologique. Une destination du don de corps « à la nature » ou « à l’environnement » doit donc pouvoir être créée afin d’en ouvrir le choix à la liberté de chacun. Dès lors serait ouvert un vaste champ de possibilités, en un temps où les préoccupations écologiques autant que démographiques font de la lutte contre toute forme de gaspillage au bénéfice d’un recyclage étendu un enjeu essentiel et prioritaire à l’échelle planétaire.

Il est probablement trop tôt dans l’évolution des consciences pour envisager dans cette perspective les enjeux économiques de ces diverses propositions. Il ne fait pourtant pas de doute que de tels enjeux, pensés à l’échelle mondiale, représentent un marché considérable et actuellement complètement inexploré dans lequel le Groupe Charon entend occuper une place de leader et fortifier dès à présent son implantation par la richesse de sa réflexion prospective.