Conformément à son ambition de proposer à terme, lorsqu’une législation adaptée aura été adoptée et en aura libéré l’accès, une offre euthanasique de qualité optimale, éthiquement respectueuse de la liberté et de l’autonomie de l’individu, et économiquement accessible, le Groupe Charon souhaite développer une réflexion sur le devenir du corps après l’exécution de l’acte.
En effet, si certaines pathologies dont le développement conduit à créer les conditions d’une demande d’euthanasie ou d’assistance médicalisée au suicide, lèsent un certain nombre d’organes du corps, tous les organes ne sont pas systématiquement détériorés, non plus que toutes les pathologies n’aboutissent à ce résultat (lésions cérébrales isolées, pathologies psychiatriques n’altérant pas le jugement, certains cancers sans métastases, …).
Or, dans un contexte où l’organisation actuelle du don d’organe ne permet pas de couvrir l’ensemble des demandes de greffes, les décès maîtrisés qui résultent des actions euthanasiques constituent de fait un réservoir d’organes sains aisément accessibles dans des conditions programmées.
L’ouverture d’un choix offert aux personnes en demande d’euthanasie en direction d’un don de corps permettrait ainsi à la fois de satisfaire leur désir d’euthanasie tout en leur autorisant la possibilité d’une action caritative à même de renforcer ou de retrouver une notion de sens à leur existence. Un tel choix irait indéniablement dans le sens des vertus éthiques d’autonomie et de bénévolance.
Par ailleurs, le caractère programmable de l’acte euthanasique s’accorderait à la fois avec les examens préliminaires de recherche de compatibilité avec un receveur potentiel particulier en attente de greffe, avec un raccourcissement de la chaîne d’acheminement du greffon vers le receveur ou du receveur vers le greffon donc une meilleure qualité du greffon au moment de son implantation, avec une réduction drastique des coûts de recherche, d’acheminement, et de conservation du greffon.
S’inspirant de cette réflexion sur le don d’organe, tant au plan éthique qu’au plan économique, le don de corps doit être reconsidéré quelle qu’en soit la destination souhaitée par le donateur dans le plus grand respect des principes éthiques mentionnés : autonomie, bénévolance. Ainsi, si le don de corps « pour la science » ou « à la médecine » est une pratique déjà bien ancrée dans les consciences, il ne parait pas devoir être par essence l’unique destination possible du corps. Le corps n’est en effet pas uniquement un réservoir d’organes utiles à la greffe ou à l’étude anatomique. Il est aussi un réservoir de multiples composés spécifiques, difficilement synthétisables ou à des coûts prohibitifs, commodément extractibles en l’absence de projet de maintenir l’intégrité corporelle. Il est en outre une réserve concentrée de protéines aisément disponibles à des fins scientifiques, pharmaceutiques, voir simplement alimentaires à l’image des farines animales injustement décriées suite à des fautes de fabrication caractérisées.
Complémentairement, et selon les souhaits légitimes de l’individu, dans le respect de ses valeurs et de ses convictions, une vocation environnementale doit pouvoir être assimilée à une vocation caritative étendue non seulement à l’espèce humaine mais également à son cadre écologique. Une destination du don de corps « à la nature » ou « à l’environnement » doit donc pouvoir être créée afin d’en ouvrir le choix à la liberté de chacun. Dès lors serait ouvert un vaste champ de possibilités, en un temps où les préoccupations écologiques autant que démographiques font de la lutte contre toute forme de gaspillage au bénéfice d’un recyclage étendu un enjeu essentiel et prioritaire à l’échelle planétaire.
Il est probablement trop tôt dans l’évolution des consciences pour envisager dans cette perspective les enjeux économiques de ces diverses propositions. Il ne fait pourtant pas de doute que de tels enjeux, pensés à l’échelle mondiale, représentent un marché considérable et actuellement complètement inexploré dans lequel le Groupe Charon entend occuper une place de leader et fortifier dès à présent son implantation par la richesse de sa réflexion prospective.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire