mercredi 6 avril 2011

Salon de la Mort (Paris, 2011)

Bien qu’il poursuive sa réflexion et sa préparation de manière autonome, le Groupe Charon se veut en prise avec la réalité la plus quotidienne et se doit de marquer de manière forte la survenue d’un évènement significatif pour son champ de réflexion. C’est le cas aujourd’hui avec l’approche de l’ouverture à Paris du premier « Salon de la Mort », au Carrousel du Louvre, du 8 au 10 Avril 2011.

La nécessité qu’existe un lieu de rencontre, d’autant plus qu’il est public, entre les différents intervenants du secteur, est d’une telle évidence pour le Groupe Charon qu’il avait très tôt manifesté son désir de nouer tout partenariat utile avec les intervenants les plus divers. S’il faut que l’ensemble de ces intervenants se connaissent, se rencontrent, confrontent leurs expériences et leurs pratiques, pour que le moment douloureux du décès d'une personne se déroule dans le meilleur environnement, il est tout aussi primordial que les synergies les plus fortes se composent et s’organisent sur un marché jusque là fermé et éparpillé.

De plus, la notion de "salon" a quelque chose de festif (comme le sont le Salon de l'automobile, le Salon de l'agriculture, le Salon du mariage, ...) qui n'est ordinairement pas pris en compte dans la tonalité de tout ce qui tourne autour de la mort. Sans en faire un tabou, puisqu'il s'agit d'une réalité que tout un chacun est conduit un jour, pour ses proches ou pour lui-même, à approcher, il y a dans l’approche commune de ce sujet une gravité qui pouvait mal s'accorder avec l’image du "salon". Mais l’approche dédramatisante opérée par le choix de ce titre montre bien à quel point la démarche du Groupe Charon, telle qu’exprimée par exemple dans son billet du 06 Mars 2001 à propos de la prestation « Ultime Plaisir » qu’il se propose d’offrir à sa future clientèle, trouve sa place dans l’évolution moderne des mentalités.

Parmi les exposants, l’un propose même la présentation suivante : « Le cercueil en carton est une innovation pour des obsèques plus écologiques et plus économiques. Nous vous ferons découvrir et participer à cette innovation nationale sur notre stand par une démonstration de montage du cercueil en carton ». Autant dire à nouveau à quel point la préoccupation environnementale que le Groupe Charon exprimait, quoi que dans un champ légèrement différent, dans son billet du 01 Mars 2011 doit elle aussi être prise au sérieux.

Néanmoins, et même si l’effort est d’évidence louable, et s’il est permis de proposer des améliorations aux futures éditions de ce type de manifestation, un intitulé encore plus ouvertement pragmatique du type de "Fête de la mort", "Foire de la mort", voire "Grande braderie de la mort", aurait la vertu à la fois de développer son aspect festif et de souligner encore plus nettement l’émergence d’un marché novateur et riche de puissantes espérances. Un banal "Salon des entreprises et services du secteur de la mort", n’aurait bien sûr pas eu cette puissance d’évocation. Pourtant, le titre choisi étant celui de "Salon de la mort", on s'attend tout de même bien à y célébrer la mort et non pas la seule implication des divers intervenants.

Malheureusement absent de l’édition 2011 de ce salon qui aurait été le lieu privilégié pour à la fois rencontrer tous les partenaires avec qui il aurait pu ébaucher des accords cadre tant sur le plan commercial que promotionnel, technique, ou juridique, et pour rencontrer sa clientèle et lui présenter toute la gamme des services qu'il se propose d'ouvrir au public, le Groupe Charon se positionne dès aujourd’hui pour une candidature à participation pour l’édition 2012 du Salon de la Mort. 

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